Tournés vers le ciel, plus près des étoiles

Les prochaines Nuits des étoiles auront lieu en France, les 11, 12 et 13 août. Si la pollution trouble malheureusement de plus en plus la vue de la voûte céleste, il reste encore possible d’admirer les étoiles, notamment chez nous grâce aux passionnés de l’observatoire de Thury-sous-Clermont.

Chaque début de mois d’août, les grands comme les petits scrutent dans la nuit le ciel à la recherche des étoiles. Dernièrement, des aurores boréales ont illuminé le ciel de notre région des Hauts-de-France. Pour comprendre ce phénomène, et bien d’autres, un compte à suivre sur Twitter est celui d’Eric Lagadec (@EricLagadec), astrophysicien à l’observatoire de la Côte d’Azur. Vous y trouverez également des photos époustouflantes de l’Univers avec des explications simples et pédagogiques pour comprendre davantage l’espace. Mais revenons à nos aurores boréales… Eric Lagadec publiait le 27 février dernier : « Cette nuit, nous avons vécu un événement exceptionnel : des aurores boréales en France métropolitaine. » Exceptionnel, car le phénomène ne se produit que tous les dix ans environ. Plusieurs tweets décrivent le phénomène. Suite à une éruption solaire, « un flash lumineux est émis, se propage à la vitesse de la lumière et atteint la Terre 8 minutes après ; des particules sont éjectées, accélérées presque à la vitesse de la lumière et nous arrivent environ 30 minutes après. Du gaz chaud (plasma) et magnétique peut être éjecté. En quelques jours, il atteint la Terre… créant des aurores. »

Des étoiles de moins en moins visibles

Avez-vous remarqué que, dans la nuit, nous voyons moins d’étoiles ? Le 21 janvier dernier, Le Figaro alertait : « En dix ans, la qualité des ciels nocturnes s’est dégradée, car la pollution lumineuse s’est aggravée avec le déploiement mondial des LED. » Ce phénomène de pollution lumineuse n’est pas nouveau. En un siècle, le Vatican a déplacé trois fois son observatoire pour ces raisons. Pourtant Eric Lagadec s’en désole : « Sans pollution lumineuse, on pourrait voir environ 6000 étoiles à l’oeil nu. Malheureusement, en ville, on en voit de moins en moins. Nous sommes en train de perdre le plus vieil héritage commun de l’humanité : la voûte étoilée. Sacré gâchis, non ? » En dix ans, selon une étude publiée le 19 janvier dans Science, « sur un site où 250 étoiles étaient visibles, leur nombre aurait été réduit à 100 sur la même période. »

Une lunette rénovée à Thury

Puisque nous ne pouvons pas éteindre la lumière des villes en début de nuit – ce qui serait néanmoins bon pour la biodiversité -, nous pouvons nous rendre à Thury-sous-Clermont où il est possible d’observer le ciel grâce à l’association Thury Observatoire. Récemment rénovée, la lunette est d’une qualité exceptionnelle et sert une fois par mois pour des observations ouvertes à un public. Gilles Sautot, secrétaire de l’association et fondateur, a répondu à Patricia Haute Pottier du Bonhomme Picard : « On voulait que la lunette serve, elle est unique, on voulait que les gens la découvrent, quelle soit accessible à tous. Tout le monde peut venir et c’est gratuit. » Alors, pourquoi ne pas prendre le temps un soir prochain pour regarder le ciel.

Publié dans Missio n°40 (éditions Oise-Normande, Clermontois et Vexin-Thelle), juin 2023

Association Thury Observatoire : 59 rue du Gillet à Thury-sous-Clermont. 06 82 40 18 17 – thuryobservatoire@gmail.com – prochaine soirée : vendredi 16 juin à partir de 22h. Plus d’informations sur sa page Facebook.