Benoît XVI, un grand ami de la France

Image par Francesco Nigro de Pixabay

Le 31 décembre 2022, le pape émérite Benoît XVI rejoignait la maison du Père à l’âge de 95 ans. Une personnalité qui a marqué l’histoire.

S’il fallait garder une image de Benoît XVI, ce serait celle des Journées Mondiales de la jeunesse (JMJ) de Cologne : les pèlerins dans un silence absolu pour adorer le Saint Sacrement, en prière silencieuse devant Jésus-Christ. Ainsi, à la fin de son pontificat, le nombre de jeunes présents aux JMJ aura doublé passant d’un million de jeunes à Cologne à deux millions à Madrid.

Les lignes qui suivent ne peuvent pas être une biographie, mais un hommage à ce grand intellectuel, admirateur de la France, un pape courageux qui a su réapprendre aux fidèles l’importance de la vie spirituelle et intérieure. Benoît XVI est en effet avant tout un intellectuel. Universitaire réputé qui a côtoyé tout au long de sa vie les plus grands théologiens comme Urs von Bathalsar, les Français Lubac, Danielou, Chenu ou Congar, il participe à la création de la revue internationale Communio. D’ailleurs, le cardinal-archevêque de Cologne, Mgr Joseph Frings, l’appelle auprès de lui comme consulteur théologique lors du concile Vatican II. Le cardinal Karol Wojtyla et lui entretiennent une correspondance depuis 1974.

Le pape Paul VI l’appelle en 1977 à devenir archevêque de Munich-Freising puis le créé cardinal. Il n’est donc pas étonnant que le pape Jean-Paul II lui demande de devenir « préfet »; c’est-à-dire de « diriger » le dicastère (ministère) de la congrégation pour la doctrine de la foi, le 25 novembre 1981. Il quitte donc définitivement son Allemagne natale pour Rome.

Pape de 2005 à 2013

A la mort de Jean-Paul II, les cardinaux l’élisent pape. Joseph Ratzinger devient Benoît XVI le 19 avril 2005. Pape, il écrit trois encycliques qu’il consacre à l’amour, à l’espérance et à la charité. Sa troisième encyclique est considérée comme sociale.

Elu associé étranger de l’Académie des sciences morales et politiques en 1992, Benoît XVI fut un grand ami de la France. Grand lecteur des écrivains catholiques comme Claudel, Bernanos ou Mauriac, mais aussi du philosophe Bergson, il laisse un discours important au monde de la culture, prononcé à Paris au collège des Bernardins.

Le 11 février 2013, il renonce au siège apostolique. Retiré dans le monastère Mater Ecclesiae, au coeur du Vatican, il a mené une vie de prière et d’étude jusqu’à son dernier souffle.

Publié dans Missio n°39 (éditions Oise Normande et Vexin-Thelle) – avril 2023