Depuis le Moyen-Âge, une Vierge à l’Enfant au sourire triste veille sur le village de Montmélian. Alors que l’église s’effondre à la Révolution, la statue trouve refuge dans une grange où elle réside toujours.
Le 3 septembre 1914, la 19e compagnie contourne Senlis en flamme. Le lieutenant Péguy fulmine : « Les sauvages ! Les sauvages ! ». Le soir venu, ses hommes et lui cantonnent dans le village de Montmélian « sur la terre humide de rosée, avec quelques bottes d’avoine en guise d’oreiller, à la clarté des étoiles ».
Ah, les étoiles ! Elles couronnent la Vierge Marie. Pendant toute la nuit. Charles Péguy va se tenir éveiller comme nous le commande Jésus : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (Matthieu 25,13). Toute la nuit, il va prier et accumuler les fleurs aux pieds de l’autel de la Vierge. Savait-il qu’il allait mourir, quelques heures plus tard, fauché par une balle allemande ? La Vierge de Montmélian accueille les dévotions les plus secrètes comme le démontre une plaque posée en 1942. Comme Charles Péguy, venez y déposer une fleur et lui confier vos intentions les plus intimes. Ne vous fiez pas au sourire triste, Marie – notre Mère – veille et nous écoute.
Publié dans Echo n°90, été 2022
Pèlerinage Notre-Dame de Montmélian le 11 septembre 2022, toutes les informations ici.