Auguste Rodin et le Beauvaisis

Auguste Rodin par Paul François Cardon dans son atelier en 1898.

Né en 1840 dans une famille modeste, élève médiocre et myope, Auguste Rodin s’intéresse au dessin et devient le sculpteur à l’immense talent que l’on sait. Ami de Monet, Bazille, Manet, ses œuvres sont des chefs-d’œuvre : Le penseur, Les bourgeois de Calais, La baiser

Auguste Rodin est un élève médiocre. Sa myopie sévère n’arrange rien. Pourtant, il bénéficie d’une éducation solide. Son père, Jean-Baptiste, l’inscrit dans une école des Frères de la doctrine chrétienne. Il connaît bien la congrégation. Il y fut convers à son arrivée à Paris, après avoir quitté Yvetot (Normandie). Mais Auguste n’y apprend pas grand-chose. En 1851, Jean-Baptiste se résout à confier son fils à son frère Hippolyte, professeur austère, féru de botanique et directeur d’un pensionnat à Beauvais. Mais rien n’y fait. Auguste s’ennuie et préfère crayonner et dessiner. Néanmoins, il découvre à Beauvais l’art gothique et sa cathédrale.

Grâce au soutien de sa mère et de ses soeurs, Jean-Baptiste cède et lui permet de s’inscrire en 1854 à l’Ecole impériale spéciale de dessin et mathématiques, dite « Petite Ecole ». Mais Jean-Baptiste y met une condition : qu’il soit le meilleur. Il faut attendre 1855 pour qu’Auguste Rodin découvre sa vocation avec émerveillement : la sculpture. Ainsi, va naître l’un des plus grands artistes français du XIXe et du début XXe siècle.

Des croquis de la cathédrale

En 1900, Henri Le Sidaner lui confia son souhait de s’installer à la campagne. Auguste Rodin lui conseille le Beauvaisis et le recommanda au céramiste Auguste Delaherche qui lui fait découvrir Gerberoy. Un peu plus tard, entre 1906 et 1913, Auguste Rodin revient à Beauvais pour esquisser des croquis de la cathédrale de Beauvais qu’il n’a pas oublié : un détail de l’abside, des fenêtres trilobées du transept sud, ainsi que, comme il l’écrit à la marge, « la crète des contreforts et ces lignes brisées qui bougent comme des éclairs. » Le musée Rodin conserve ces dessins dans un carnet.

Lecture

La rédaction de Missio vous conseille le roman de Michel Bernard, Les bourgeois de Calais aux éditions de La table ronde. Avec beaucoup de talent, l’auteur retrace l’histoire romanesque de cette œuvre sculptée magnifique, de la rencontre du maire de Calais, Omer Dewavrin, et de l’artiste, jusqu’à son inauguration. A lire et à offrir…

Publié dans Missio n°34 (édition Oise Normande) – décembre 2021