Jeanne d’Arc ou la réconciliation

Statue de Jeanne d’Arc, de Leroux, à Compiègne (crédits Abbé Mathieu Devred)

Le cardinal Couillé, évêque d’Orléans, dans un courrier au pape Léon XIII, s’interrogeait : « Je me demande si, à un moment donné, le seul souvenir de Jeanne d’Arc n’aurait pas la vertu de rallier tous les Français et ne deviendrait pas pour notre patrie un signe de salut. » Le cardinal ne savait pas que ces paroles seraient prophétiques. Que ce soit au Moyen Âge ou lors de sa canonisation en 1920, Jeanne d’Arc rétablit une certaine unité. Certains pensent même que sa canonisation a été la dernière occasion de connaître une France véritablement unie. La France, alors, se réconcilie. Sainte Jeanne d’Arc devient l’étendard de la France.

100 ans après, la France est plongée dans une épidémie. Au lieu de nous réunir, plus grave encore, elle nous a séparés, parfois même brouillés. Un climat de défiance, une violence verbale et physique gagne du terrain. Bref, la France est un tissu déchiré qu’il va falloir raccommoder.

L’amour et la paix dans le cœur de Jeanne

Connaissez-vous, sculptée par la princesse Marie d’Orléans, la statue de Jeanne d’Arc pleurant les blessés qui se trouve à Eu ? J’aime cette représentation (une copie est aussi au Château de Chantilly). Dans le cœur de Jeanne, nous avons l’amour et le désir de paix. Ce cœur était alimenté par une source : le Seigneur, prince de la Paix, qui la nuit de Pâques a vaincu les forces de la mort pour sauver tous les hommes et toutes les femmes. Ainsi, à sa suite et à l’exemple de Jeanne d’Arc, nous sommes appelés à faire l’expérience de cet amour et de la paix.

Ainsi, le centenaire de la canonisation de sainte Jeanne d’Arc ne nous appellerait-il pas pour la troisième dois à nous réunir autour d’elle ?

Publié dans Missio n°32 (éditions Vexin-Thelle et Oise Normande), juin 2021