Les jours rallongent, le soleil et la chaleur s’installent… les ingrédients de l’été sont là et bientôt, le temps des vacances et du repos sera notre seule préoccupation. La température nous invite à ralentir le rythme de nos journées.
L’été peut être aussi un moment propice pour des rencontres. Visiter un parent âgé que l’on voit trop peu, discuter sans regarder sa montre avec le voisin, échanger sur le quai d’une gare, dans le hall d’un aéroport ou sur une aire d’autoroute… Multiplier ces instants où celui qui est sur ma route devient ma priorité.
La création… dans toutes ses dimensions
J’ai aussi l’envie de vous proposer une autre rencontre : celle de l’esprit, de l’art, de la nature… Si nous profitions des quelques heures libres de cet été pour être bousculés par la beauté ; celle de la création au sens large : cinéma, lecture, exposition… mais aussi un champ de blé au soleil couchant… A travers ces oeuvres, Dieu veut aussi nous rejoindre, nous parler… Georges Pompidou avait cette formule : » Un tableau n’est pas un ornement et la musique ne fait pas partie du « bruitage » comme on dit aujourd’hui. L’oeuvre d’art est comme l’épée de l’archange, il faut qu’elle nous transperce. » Dans l’Oise, les propositions ne manquent pas, notamment l’hommage à la paix, une exposition de l’artiste franco-coréen Kim en Joong à l’abbaye royale du Moncel (Pontpoint).
Cependant, pour appréhender une oeuvre, pour se laisser transpercer, il faut ce temps, ce moment de contemplation, d’intériorisation du tableau et s’émerveiller – cela vaut aussi pour la musique et tout autre forme d’art. Admirons la beauté qui nous entoure, soyons étonnés par la création, protégeons là… Pour Dostoïevski, « la beauté sauvera le monde ». Alors que les chaînes d’info nous assènent de mauvaises nouvelles à longueur de journée – catastrophe écologique, violences, misères… -, notre vie a besoin d’urgence de beauté. Alors, pour cet été, décrétons grande cause de notre vie : l’émerveillement à la beauté de notre monde.
La culture, c’est qu’il faut ajouter à une journée de travail pour en faire une journée de vie.
Jacques Duhamel
Publié dans Missio N°20 – juin 2018 (édition Clermontois)