Dieu n’en a pas fini avec nous

Le 11 février 2018, l’Eglise a reconnu officiellement la guérison miraculeuse de soeur Bernadette Moriau, franciscaine oblate du Sacré-Coeur-de-Jésus de Bresles. La vie de cette soeur est bouleversée, la nôtre aussi. Que peut nous dire cette guérison inattendue ? 

Le mardi 13 février 2018, c’est l’effervescence à l’évêché de Beauvais. Dans la salle de la conférence de presse, ils sont une cinquantaine de journalistes : télévision, radio, presse écrite… Ils vont enfin pouvoir la rencontrer… Trois jours avant, alors que l’Eglise fêtait Notre-Dame de Lourdes, l’évêque de Beauvais reconnaissait le caractère miraculeux de la guérison de soeur Bernardette Moriau.

Lourdes : quand le Ciel rejoint la terre

Soeur Bernadette souffrait du syndrome « de la queue de cheval » depuis quarante ans. Peu à peu, la paralysie gagnait tous ses membres. En juillet 2008, son médecin traitant lui propose de participer au pèlerinage diocésain de Lourdes. Soeur Bernadette accepte et met ses roues dans les pas de sainte Bernadette. De retour à Bresles, elle ressent un bien-être et une petite voix lui demande de quitter ses appareils. Dans la foi, elle obéit et constate : elle est guérie, elle ne souffre plus. Le lendemain, alors qu’elle ne marchait quasiment plus, elle parcourt cinq kilomètres dans la forêt.

Sans le savoir, soeur Bernadette allait vivre dix ans de silence et de parcours du combattant. L’Eglise ne reconnaît pas aussi facilement les miracles. Elle doit subir des expertises et des contre-expertises par les plus grands spécialistes médicaux (croyants ou non) et se rendre régulièrement à Lourdes où toute sa vie est scrutée. Elle doit garder confidentielle sa guérison.

Le 19 novembre 2016, le Comité médical international de Lourdes observe que « la guérison d’une maladie grave, au pronostic défavorable, fut soudaine, instantanée, complète et durable« . Pour son président, le docteur Alessandro de Franciscis, cette guérison « reste inexpliquée dans l’état actuel de nos connaissances scientifiques.« 

Les conclusions sont transmises à l’évêque de Beauvais qui réunit quelques mois plus tard un nouveau comité de médecins et de prêtres. Il y reconnaît l’intercession de la Vierge Marie et déclare, dix ans après, le caractère miraculeux de la guérison.

« Dieu est une réalité agissante ! »

Pourquoi moi ? Soeur Bernadette s’est posé la question… Elle a tant prié pour la guérison des autres, pas pour la sienne… Elle ne demandait que la force de poursuivre son chemin de malade et la conversion de son coeur. Pourtant, Dieu a choisi de la guérir.

Dans un entretien à Famille chrétienne, Mgr Jacques Benoit-Gonnin affirme que cette guérison « oblige à reconnaître que Dieu n’est pas un simple mot. Dieu est une réalité agissante ! » Pour Dieu, chaque vie est précieuse. A ses yeux, nous sommes tous irremplaçables. Dieu se préoccupe toujours des plus humbles, des malades, des pauvres, des aînés. Dieu n’en a pas fini avec les hommes, même si les hommes l’oublient trop souvent. Il est parmi nous.

L’évêque de Beauvais l’assure : « Lorsque Dieu intervient, il le fait pour rendre la vie. C’est un appel à protéger et servir la vie, même quand elle est gravement atteinte par le handicap.« 

La guérison miraculeuse de soeur Bernadette est une espérance offerte à tous, « la vertu d’un coeur qui ne s’enferme dans les ténèbres » selon le pape François. Aimer pour construire un avenir meilleur, vivre la révolution de la tendresse, celle d’un chemin de solidarité, d’humilité. Dieu nous aime avec tendresse.

Publié dans Missio N°20 – juin 2018