Chaque 31 mai, nous célébrons la Journée Nationale des frères et des soeurs. Ce lien est unique, à la fois imposé et choisi. Pour autant, aimons-nous nos frères et soeurs de la même manière au cours de notre vie ?
« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille« , chante Maxime Le Forestier. Cela paraît une évidence. Vous n’avez pas choisi vos parents. Vous n’avez pas choisi non plus votre fratrie. Elle vous a été imposée. Peut-être, auriez-vous préféré avoir un frère au lieu d’une soeur ou, inversement, être l’aîné et non le petit dernier… Pourtant, la réalité est ce qu’elle est. Vous êtes de cette famille, avec ses joies et ses peines.
Une relation qui se tisse tout au long de la vie
La relation fraternelle est la plus longue de notre existence. Elle ne va pas de soi, elle se tisse, elle se construit. Elle évolue avec le temps, les épreuves. Qui n’a pas dans son entourage des frères qui ne se parlent plus… si ce n’est pas notre cas. Nous passons de la complicité à la rivalité, de la haine à l’amour. Rien n’est définitif. « J’ai un frère et trois soeurs, raconte Paul, trentenaire et fraîchement papa d’une petite fille. Nous, les trois derniers, sommes nés à un an d’intervalle et plusieurs années nous séparent de mon frère et de ma soeur aînés. Tous les trois, nous étions très soudés enfants. Mais une de mes deux soeurs a décidé de couper les ponts. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Entre temps, je me suis rapproché de mon frère. Son petit dernier est né quelques semaines avant ma fille. » La relation grandit, devrait devenir adulte lorsque nous avons l’âge de l’être.
Une fratrie, cela se tricote
Rien ne va de soi. Les parents doivent en avoir conscience. Ils sont eux-mêmes un facteur important de la cohésion de la fratrie. Ils doivent rester attentifs à chacun des enfants et à l’ensemble. De nos jours, le sentiment d’usurpation, c’est-à-dire l’envie d’éliminer son double, est de plus en plus répandu dans les familles. Il faut donc une écoute, des mots apaisants pour les plus anxieux, du temps pour chacun. Paul nous le confirme : « Ce qui m’a peut-être rapproché de mon frère, c’est le déjeuner mensuel que mon père nous a imposé. Nous déjeunons entre garçons. Avant, papa n’avait pas le temps, il profite d’être en retraite pour le faire. Nous parlons de tout et de rien, de nos vies. » Le mieux est tout de même de commencer à travailler ce lien dès les premières années car une fratrie, c’est un boulot à vie.
Publié dans Missio n°15 – avril 2017