Les cloches de nos églises vont de nouveau régulièrement sonner le samedi après-midi pour les célébrations de mariage. Ces événements vont aussi être l’occasion de retrouvailles joyeuses en famille et entre amis. Pourtant, le mariage n’est plus aussi banal à notre époque. La notion de durée donnerait-elle aux couples la peur de s’engager ?
Le mariage serait-il en crise ? Depuis 1973, le nombre de mariage célébré ne cesse de diminuer. Selon l’INSEE, nous sommes passés de 278 439 mariages civils en 2004 à 231 000 en 2014. Ainsi, chez les moins de 37 ans, nous constatons que la proportion de couple mariés est de 45% au même niveau que les couples en union libre.
Le mariage, une promesse d’aimer quand même
Est-il possible de s’aimer toute une vie ? « Oui! » répond sans hésiter Helen, jeune mère de famille de 31 ans dont 6 ans de mariage. « Je le crois réellement, mais cela ne va pas de soi » poursuit-elle. « Cela se travaille, se construit chaque jour. » Auteur de Se marier et durer (éditions Salvator) et membre de la communauté des Serviteurs de Jésus et Marie installée à l’abbaye d’Ourscamp, le père Pierre-Marie Castaignos confirme : « Le mariage est un engagement qui demande de la détermination, de la volonté. » Ainsi, le Pape François nous invite dans nos vies de famille à revenir sur le triple principe du « s’il te plaît », « merci », « pardon » : « Ces paroles contiennent une force qui permet de maintenir la solidité de la famille malgré mille difficultés et épreuves. Sans cela, la famille risque de se détériorer et même de s’effondrer. »
« Nous confondons souvent amour et sentiment amoureux. » précise le père Pierre-Marie. « Le sentiment amoureux est une émotion. L’amour est un acte de la volonté, un acte qui va faire que je vais m’engager. » L’engagement n’exclut pas les difficultés mais cette volonté de vivre ensemble permet de les dépasser. « Notre capacité d’engagement est notre capacité d’aimer », résume le père Pierre-Marie.
Le mariage un engagement d’amour et de liberté
Alexandre Dumas fils avait écrit : « Les chaînes du mariage sont si lourdes qu’il faut être deux pour les porter. » Cette vision du mariage est erronée. « Nous ne sommes plus dans la société du XIXe ou début XXe siècle. Il n’y a plus de pression de la société autour du mariage. » s’amuse le père Pierre-Marie. Au contraire, le mariage est une école de la liberté. L’un des piliers du mariage reste la liberté de consentement. Chaque engagement est un acte de liberté. Aujourd’hui, le mariage est un choix des jeunes qui se vit dans une démarche spirituelle.
Publié dans Missio n°8 (édition Noyonnais) – juin 2015