Comment les Arméniens fêtent Noël à Clermont

Nareg Hovanessian avait 7 ans lorsqu’il est arrivé à Clermont. Lui et sa famille y vivent encore, comme son frère, prêtre de l’Eglise apostolique arménienne à Arnouville (95). Noël est célébrée le 6 janvier en Arménie comme le font presque tous les chrétiens orientaux.

« Je suis né en Mésopotamie, entre le Tigre et l’Euphrate » souligne Nareg. « Il y avait déjà depuis longtemps des Arméniens dans le Clermontois« , précise-t-il. « Nous avons tout de suite été bien accueillis par la communauté catholique de Clermont« . Nareg fut d’ailleurs pendant de nombreuses années servant d’autel à l’église.

L’Arménie, le premier Etat chrétien

Il définit son Eglise comme apostolique, c’est-à-dire descendante des Apôtres. L’Arménie fut christianisée par saint Thaddée et Barthélémy, deux Apôtres de Jésus-Christ. « Je me sens avant tout chrétien« , affirme Nareg. « Nous sommes en communion avec l’Eglise universelle« , poursuit-il « la même foi dans le Christ nous anime« . Le royaume d’Arménie est d’ailleurs le premier Etat à adopter officiellement le christianisme en 301 lors de la conversion du roi Tiridate III par saint Grégoire l’Illuminateur « dont la cour nord de la basilique Saint-Pierre de Rome porte le nom » insiste-t-il. Aujourd’hui, Nareg et sa famille se partagent entre Clermont et les églises arméniennes d’Arnouville et Chaville (92) où « nous sommes diacres mes cousins, oncles et moi. »

La naissance du Christ : un cadeau de valeur

En Arménie, les festivités de Noël ne commencent que le 31 décembre avec la distribution des cadeaux et ouvrent une période de vacances de treize jours. Le vrai cadeau n’arrive que dans la nuit du 5 au 6 janvier. Le 5 janvier au soir, les Arméniens célèbrent la manifestation du Christ symbolisée par la lumière. « A l’église, nous allumons une bougie que l’on ramène chez nous. La lumière du monde vient nous éclairer. Jésus vient chez nous. » Le 6 janvier est la fête du baptême du Christ. Les prêtres arméniens bénissent l’eau en versant du saint chrême (symbole du Saint-Esprit) puis ils y plongent une croix, représentant Jésus-Christ. Le même jour, ils fêtent l’Epiphanie : les Mages viennent adorer ce Dieu roi. Enfin, c’est la fête de famille où les maisons sont bénies. Le lendemain, les Arméniens se réunissent pour une messes des défunts. « Nous fêtons aussi Noël avec ceux qui nous ont précédés aux cieux. » Et Nareg de nous souhaiter : « Chnorhavor nor dari yev sourp dzenount. » (bonne année et sainte naissance).

Publié dans Missio (édition clermontois) – décembre 2014