La fraternité à l’exemple de Charles de Foucauld

L’histoire de Charles de Foucauld est mouvementée. Pourtant, il est l’une des figures spirituelles les plus marquantes du XXe siècle. L’Eglise nous invite à l’imiter, à suivre ses pas sur le chemin de la sainteté. Imiter ne veut pas dire copier, mais apprendre de l’expérience et finalement de comprendre qu’à l’ombre de Jésus, notre vie prend un sens.

La vie de Nazareth : Charles de Foucauld dans les pas de Jésus

Nazareth est le village de Jésus. Il y apprend le métier de Joseph. « Nazareth, c’est le chemin que Dieu a choisi pour rejoindre l’humanité, écrit Mgr Jean-Claude Boulanger. Beaucoup plus que les trente ans de Jésus passés à Nazareth, c’est le mystère de la fécondité spirituelle. » A Nazareth, Jésus mène une vie humble. Dieu n’a pas voulu s’incarner parmi les riches et les puissants.

Charles de Foucauld va s’y installer un temps comme serviteurs chez les clarisses. L’expérience de Nazareth résonne aussi chez la petite Thérèse : « Il faut consentir à rester pauvre et sans force, voilà ce qui est difficile, ne pas faire de provision » ; et d’ajouter, « je ne puis craindre un Dieu qui pour moi s’est fait si petit… et je ne me décourage pas d’être au bas de l’échelle.« 

S’abandonner à Dieu

Sainte Thérèse de Lisieux évoquait la petite voie de l’enfance. Comme un enfant fait confiance à ses parents, nous sommes invités à nous remettre dans les mains de Dieu. La petite Thérèse racontait : « Mon ciel est de rester toujours en sa présence, de l’appeler mon Père, et d’être son enfant […] Comme un petit enfant attend tout de son père, ne s’inquiéter de rien […] C’est moi qui suis cet enfant, objet de l’amour prévoyant d’un Père.« 

Lorsqu’il est assassiné, Charles de Foucauld transportait avec lui une hostie qui sera retrouvée dans le sable du désert de Tamanrasset.

Pour s’abandonner à Dieu, il faut le prier, le méditer, accepter les doutes parfois pour s’en remettre à l’amour de Dieu. Jésus – par amour de tous les hommes – va accepter les humiliations, puis de mourir attaché aux bois de la croix. Mais, par amour de tous les hommes, il va vaincre les forces du mal pour nous sauver. Il va ressusciter. Malgré tout, Dieu nous laisse libres de le suivre, de l’aimer en retour. Dieu ne veut que notre bonheur. Abandonnons-nous à lui pour surmonter les épreuves, car Dieu est toujours là.

Vivre de la fraternité

« Charles de Foucauld a été sensible à la dimension fraternelle non seulement en paroles, mais en actes« , confie Mgr Boulanger. « Dieu est puissant à travers la pauvreté de son Fils, mais c’est une puissance d’amour […] l’amour est humble, il est petit, il n’impose pas, il est tourné vers la fraternité. » En nous abandonnant à Dieu, nous reconnaissons notre faiblesse, nos pauvretés. Se reconnaître frères, c’est partager la vie, l’humanité. C’est ainsi, souligne Charles de Foucauld, « que les pauvres nous regardent comme des amis et des frères.« 

Le 26 mai 2020, le pape François a signé le décret de canonisation du Bienheureux Charles de Foucauld. Il va devenir saint et nous sommes invités à l’imiter, c’est-à-dire à vivre de Jésus-Christ.

Publié dans Missio n°30, décembre 2020