La crise épidémique montre la fragilité de notre humanité. Pour protéger nos aînés, les familles ont été obligées de prendre de la distance physique, y compris pendant les vacances. Avec l’espoir que, bientôt, tout rentre dans l’ordre.
Il n’y a « pas d’avenir dans aînés« , rappelle la communauté de Sant’Egidio, communauté catholique de renom luttant contre toutes les pauvretés, dans une tribune publiée sur son site. « L’apport des personnes âgées continue d’être l’objet d’importantes réflexions dans toutes les civilisations. Il est fondamental dans la trame sociale de la solidarité entre les générations« , souligne-t-elle. Dans un message publié le 26 juillet, jour où nous fêtons sainte Anne et son époux saint Joachim, notamment dans l’Oise, les évêques portugais ont rendu un bel hommage aux grands-parents. Ils ont profité de l’occasion pour nous encourager à « remercier, embrasser, et célébrer leur présence dans le passé et dans le présent, d’aller à leurs racines et de découvrir en eux la tendresse de l’amour de Dieu.«
Les évêques insistent sur le rôle des grands-parents qui, souvent détachés de toute obligation professionnelle, peuvent consacrer davantage de temps à leurs petits-enfants, de leur transmettre une histoire, notamment familiale, des valeurs, des savoir-faire et savoir-être. « Ils achètent cette glace, nettoient les genoux blessés dans les jeux de rue, les baignent en fin de la journée, en attendant l’arrivée des parents […], ils écoutent en silence les plaintes, les doutes, les craintes et compensent avec amour les absences, la colère, les difficultés des parents occupés, des vies séparées. »
Protéger et aimer
Les grands-parents soutiennent la vie de famille. Pourtant, ces derniers mois, beaucoup ont souffert de l’absence des petits-enfants, de la solitude. Même si certains se sont mis à WhattsApp, leur rôle a évolué.
Les jeunes générations ont voulu protéger leurs aînés, il a fallu s’adapter. Alors, comme un trésor, nous devons les aimer et les protéger, car « la valeur de la vie reste la même pour tous. Celui qui méprise l’existence fragile et faible des plus âgés se prépare à dévaluer toutes les existences. » Non, nos aînés ne sont pas un poids ou un fardeau à porter, mais bien un trésor à découvrir, un lien précieux à entretenir malgré nos vies souvent bousculées.
Publié dans Missio n°29 – septembre 2020