Du 22 au 24 janvier, les médias catholiques se réunissent à Lourdes autour du thème « Média et proximité ». Un thème qu’a fait sien Missio, un journal missionnaire issu de la presse paroissiale du diocèse de Beauvais. Rencontre avec Julien Serey, son rédacteur en chef.
Qu’est-ce qu’un média de proximité selon vous, qui êtes rédacteur en chef d’un trimestriel diocésain grand public ?
Être proches de ses lecteurs, c’est aller à leur rencontre, surtout ceux qui sont plus loin, et parler de ce que nous avons de plus fort en commun. Pour les journaux paroissiaux, je crois que ce « plus fort », c’est la présence du Christ dans la vie quotidienne de chacun. C’est ce que nous avons voulu faire avec Missio. Ce trimestriel s’adresse aux « catholiques culturels », c’est-à-dire ceux qui vont à la messe surtout pour les grandes fêtes et qui sont beaucoup plus nombreux que les pratiquants réguliers. Notre rubrique témoignage, en quatrième de couverture, contribue vraiment à cette proximité. Un « local » y raconte sa rencontre avec le Christ. Nos lecteurs peuvent s’identifier à un voisin, au boulanger : pourquoi ne seraient-ils pas les prochains à témoigner ?
Comment cette proximité s’incarne-t-elle concrètement ?
Avec neuf éditions locales, Missio couvre chaque secteur du diocèse de Beauvais. Il est à la fois urbain, avec une forte population d’immigrés dans le Sud, du côté de Creil, mais aussi rural dans le Nord-Ouest. Neuf des seize pages du magazine, dont la couverture, sont consacrées à ces éditions locales. Les rédacteurs bénévoles y recueillent des témoignages, parlent de la vie associative, de patrimoine local… Les sept autres pages sont écrites par une équipe diocésaine avec notamment un dossier de trois pages lié à l’actualité.
Et pour le contenu ?
Pour choisir les sujets, et notamment pour le dossier, nous partons de ce qui concerne nos lecteurs, comme le vivre ensemble, l’agriculture ou l’écologie, tout en suivant le calendrier liturgique. Le dernier numéro est consacré à la pastorale de la santé dans chaque secteur. Nous allons rencontrer les personnes seules ou malades, être une voix d’espérance.
La proximité ne se joue pas que dans le contenu, mais aussi dans la diffusion. Les 257 000 exemplaires sont distribués dans les boîtes aux lettres par 3000 à 4000 bénévoles. Cela signifie que nus avons un exemplaire du journal pour chaque boîte aux lettres du département.
Comment est reçue cette proposition ?
Nous constatons que la parole de l’Eglise est attendue, une parole créatrice de solutions, proche des préoccupations du plus grand nombre. Par exemple, au moment du centenaire de l’armistice de 1918, nous avons lancé une neuvaine pour la paix et le texte de la prière nous a été beaucoup réclamé après la distribution de Missio.
Une enquête a été menée auprès de nos lecteurs. Résultat : le journal est lu et attendu. D’ailleurs, la diffusion est en croissance et nous distribuons 25 000 exemplaires de plus qu’il y a sept ans. Pour certains de nos lecteurs, Missio est le dernier lien avec l’Eglise catholique. Le Christ n’en a pas fini avec nous !
Propos recueillis par Marguerite Lefebvre pour le Prions en Eglise de Janvier 2020