Et si le livre changeait les personnes ? La littérature est comme un apprentissage du monde, pour se connaître, pour mettre des mots sur des maux, sur des colères ou des envies, pour s’évader du quotidien. Des mots pour devenir soi.
« La lecture nous agrandit, la lecture nous enchante », affirme Erik Orsenna. Leïla Slimani surenchérit : « La littérature ne peut pas changer le monde, mais peut-être ceux qui la lisent. » Préserver l’homme par la lecture, quel joli programme! … Avez-vous entendu parler de l’association Lire pour en sortir ? Son fondateur, l’écrivain et avocat Alexandre Duval-Stalla, en est convaincu : l’accès à la culture favorise la réinsertion. Ainsi, dans une émission sur les ondes de RCF en septembre 2019, il l’assure : « Vous n’imaginez pas comme le livre change une personne en prison. » Plus nous maîtrisons le vocabulaire, plus nous pouvons mettre des mots sur des émotions, plus la violence recule. L’individu n’a plus besoin de faire parler ses poings pour se faire comprendre et pour comprendre le monde qui nous entoure. Ainsi l’action d’associations, comme Lire pour en sortir ou encore lire et faire lire, est indispensable. « La force de la littérature est de vous faire prendre conscience de qui vous êtes et des autres« , poursuit-il. Lire pour en sortir, c’est à la fois de la lecture, mais aussi l’écriture d’une fiche de lecture, accompagné d’un bénévole… Cela permet d’acquérir des mots, de la culture, une meilleure compréhension de soi, un lien fraternel avec le bénévole… Cela change une atmosphère de prison. Ainsi, 40% à 60% de la population carcérale, grâce à l’association, accède à la lecture (contre 5% en moyenne habituellement).
En famille, aussi !
En famille, n’attendons pas pour donner le goût de la lecture. Dès le plus jeune âge, avec notre enfant, nous pouvons partager un temps avant qu’il n’aille dormir. Cela calme l’enfant, mais ce moment complice permet aussi de développer l’imaginaire et la compréhension du monde. Tout jeune, l’enfant apprend à se familiariser avec le livre, à l’adopter. Il a besoin d’aimer ce moment pour que le livre devienne une habitude, voire un refuge.
Pour l’avent, l’Eglise propose différents contes avec le chemin vers Noël. Prenez du plaisir, cet instant ne doit pas être une corvée ni pour l’un ni pour l’autre, mais bien un partage, un souvenir qui se grave et qui pourra se répéter ou se raconter.
Si la lecture est souvent un acte intime, le livre se partage, s’offre, se donne et l’émotion se diffuse.
Publié dans Missio n°26 – décembre 2019