En 1430, après sa capture à Compiègne, Jeanne d’Arc fut emprisonnée un mois dans un cachot à Beaulieu-les-Fontaines. En 2015, la commune devient la 21e ville johannique. Depuis quelques mois, en partenariat avec l’office de l’Agglomération de la région de Compiègne, le village propose un nouveau parcours touristique sur Jeanne d’Arc.
Comme chaque année en mai, les villes johanniques, comme Compiègne, mais plus proche de nous, Beaulieu-les-Fontaines, vont se souvenir de l’épopée de sainte Jeanne d’Arc et de sa passion. En 2017, le message séculaire de Jeanne résonne encore d’actualité dans notre monde.
Dieu, premier servi
La première fidélité de Jeanne est une fidélité à Dieu. Dans son panégyrique prononcé dans la cathédrale de Rouen, le samedi 24 mai 2014, Mgr Jacques Benoit-Gonnin, successeur des évêques Cauchon et Juvénal des Ursins, l’exprime : « Sa foi la conduit à se donner à Dieu et à se rendre disponible à sa volonté. » A l’exemple de la Vierge Marie, le oui de Jeanne est un vrai oui. Elle offre sa vie à Dieu. Sur le bûcher, elle remet sa vie au Christ dans cette parole : « Jésus« . A 13 ans, elle entend ses voix. Elle y a reconnu la volonté du Seigneur et eu la volonté d’y croire. La foi de Jeanne est alors un rocher sur lequel elle s’appuie. Aucun doute, aucune crainte, elle avance. Elle est alors un témoin de l’amour, de l’espérance. Ainsi, à ses contemporains, elle a redonné la confiance en son pays, la force de le relever… et à nous de la suivre dans cette voie-là.
Une fidélité à son pays
Notre évêque l’a affirmé : « Je voudrais trouver encore en Jeanne, une occasion de nous réjouir, de reprendre espoir dans les fatigues que nous pouvons connaître, de retrouver courage et la fierté de vivre notre foi au Dieu de Jésus Christ, sans la séparer du service de notre pays et de la société dans laquelle nous vivons. » Si Jeanne a servi Dieu en premier, en second, elle a servi la France. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à faire de même. Elle est une réponse à la question identitaire, qui nous oblige à repenser notre vocation et à réfléchir sur notre engagement dans la société en tant que baptisés. Jeanne d’Arc n’est pas le symbole identitaire, mais bien l’expression de notre liberté de chrétiens. Oui, nous sommes Français et, à ce titre, nous devons pleinement nous engager à servir notre pays, mais en tant que chrétiens, nous attendons la Cité céleste. Jeanne d’Arc a vécu cette harmonieuse unité. Mgr Célestin Douais, premier évêque de Beauvais à prononcer un panégyrique dans la cathédrale d’Orléans, le 8 mai 1905, a tenu des propos toujours d’actualité : « Notre siècle est triste à ses débuts. Savons-nous, sait-il lui-même où il nous conduit? Mais Jeanne d’Arc lui est donnée ; elle rendra le présent meilleur ; elle nous invite à compter sur Dieu et à croire en l’avenir. »Saint Jeanne d’Arc « renouvellera la vie morale, la grandeur nationale, la foi religieuse« , une école de fidélité.
Publié dans Missio n°15 – avril 2017 (édition Noyonnais)