Dans l’Eglise d’aujourd’hui, quel rôle pour les retraités de l’épiscopat?

Depuis 1966 et le décret « Christus Dominus » de Paul VI, les évêques démissionnent de leur charge à 75 ans. Ils sont nommés « émérites ». Que deviennent-ils ?

En France, ils sont actuellement un peu moins d’une centaine d’évêques « émérites », c’est-à-dire sans charge de gouvernement d’un diocèse. Ce nombre ne cesse d’augmenter. Dans les années à venir, ils pourraient même dépasser celui des évêques en charge.

Comme un prêtre, un évêque même retraité reste un évêque. Il peut participer aux assemblées plénières à Lourdes ; il peut remplir des missions dévolues à un évêque, parfois sous réserve de l’accord ou à la demande de l’évêque en charge sur le lieu de mission.

Mgr Joseph Doré, archevêque émérite de Strasbourg, accompagné du Père Bernard Xibaut, s’est penché sur cette situation nouvelle. Leur réflexion est publiée dans un livre aux éditions de La Nuée Bleue : Evêques émérites. Sa particularité est le témoignage intéressant de 29 évêques émérites. Nous n’imaginons pas les diverses tâches que peuvent accomplir ces évêques que ce soit dans les diocèses de résidence, dans les communautés religieuses, au service des chrétiens comme aumônier ou à prêcher des retraites.

Pour prendre un exemple qui nous est proche, Mgr Guy Thomazeau évoque la présence de Mgr Patria, retiré alors à Senlis : « Son aide m’avait été précieuse, mais je n’ai pas discerné que c’était le chemin que je devais emprunter. »

Ce livre aura le mérite d’ouvrir une réflexion sur l’attention et la gratitude que nos communautés peuvent avoir envers leurs pasteurs retirés mais qui ne le sont pas tant que cela.

Publié dans Echo n°39 – Mai 2017