Les fidèles retournent sur les bancs des églises

BEAUVAIS – Les églises séduisent de nouveau les fidèles qui se précipitent aux messes de fête. Dans nos villes, leurs bancs sont généreusement fréquentés les week-ends. Un regain de foi.

Le diocèse de Paris s’interroge, depuis 2011, sur la fréquentation de ses lieux de cultes. Des opérations de comptages ont eu lieu en janvier dernier. Le nombre de fidèles aux messes de week-end augmente sensiblement. Qu’en est-il chez nous?

Ces chiffres n’existent nulle part ailleurs, mais « peut-être un jour ici, laisse entendre Julien Serey, responsable diocésain de la communication au Diocèse de Beauvais. Ce chiffre nous permettrait d’établir chez nous aussi un constat. Nous sommes toujours dans une démarche d’évangélisation. » Sur les 713 églises du diocèse, une tendance se dégage néanmoins. « L’ensemble des pasteurs, 142prêtres, dont une centaine ayant une charge pastorale, se sont rendu compte qu’il y avait une augmentation des participants lors des messes de fêtes: Noël, Toussaint, Rameaux, Pâques », rapporte le responsable diocésain. Il y a un an, le diocèse a rajouté deux messes de week-end, l’une à Compiègne, le dimanche à 18h30, initialement dédiée aux étudiants, et Noyon, le samedi matin pour tous. Cette dernière, établie dans le cadre de l’année de la miséricorde en 2015, a su attirer suffisamment de fidèles pour s’inscrire aujourd’hui dans la durée. Effet attentats? Nouveau pape? Sur le terrain, les fidèles parlent de foi, tout simplement. Samedi dernier, 18h30, en l’église Notre-Dame-de-la-Basse-Œuvre, située au pied de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, l’abbé Charles Brun est prêt à célébrer la messe. Les chaises sont presque toutes occupées. « Il y a toujours du monde à cette messe du samedi soir, signale Annick, 70 ans, retraitée, qui distribue les feuilles de chant. Mais je ne trouve pas qu’il y a une affluence supplémentaire. » Un mélange de têtes blanches, de familles au complet et de nouveaux venus, parfois juste de passage. Hélène, qui réside à Villepreux (Yvelines), était présente avec ses deux jeunes filles, Bertille et Jeanne, pas très heureuses de cette sortie obligatoire. Mais pour leur mère, la messe est un rendez-vous sacré: « J ’ai la foi, je réponds chaque semaine à une invitation, si je ne viens pas, c’est un manque pour moi », confie-t-elle. L’abbé Charles Brun reconnaît que certaines messes attirent des publics différents. « Le dimanche soir, il y a un public plus jeune, parce qu’il y a plus d’ambiance, avec de la guitare et du piano. » Mais aussi, « parce que l’église est chauffée ici », sourit-il. « Nous avons eu 3 degrés dans l’église Saint-Étienne lors de la période des grands froids, complète Annick, c’est vrai que ça n’encourage pas. » Dans les grandes villes, Noyon, Compiègne ou Beauvais, la fréquentation des églises restent importantes, et liées au dynamisme des agglomérations. Les populations, surtout étudiantes et de jeunes cadres, se renouvellent et apportant régulièrement de nouvelles têtes. Les communes plus rurales verront, elles, leurs fidèles vieillir, « même s’il y a un jeune curé dynamique », observe Julien Serey, responsable diocésain.

Florence Merlen, Courrier Picard 15 février 2017