Selon une très ancienne coutume de l’Eglise, on n’admet pas au baptême un adulte ou un enfant sans parrain pris dans la communauté chrétienne, nous dit le rituel. Devenir parrain ou marraine, c’est devenir membre de la famille du baptisé.
« Choisir un parrain et une marraine n’est pas un choix si évident« , explique Helen. « Pourtant, ce choix était important pour nous. Avant la naissance de nos enfants, il nous fallait les prénoms, le parrain et la marraine. » Frédéric est le parrain de Théophile, Gaspard et Agathe : « Je ne les ai pas choisis comme filleuls, mais je les reçois humblement, au nom de l’amitié, de la fraternité et du chemin parcouru avec leurs parents.«
« Un matin, je reçois un appel. Une personne m’indique qu’elle n’a pas les moyens d’être marraine« , raconte le père Philippe Montier. « Elle connaît des fins de mois difficiles et ne peut pas offrir tout le temps des cadeaux. » Que devons-nous attendre des parrains et marraines ? Sont-ils des distributeurs de cadeaux agréés ?
Un parrain, une marraine, pour quoi faire ?
« Désigner un parrain ou une marraine, c’est un cadeau fait à l’enfant« , dit la psychanalyste Geneviève de Taisne (La Croix du 18 avril 2012). « D’un point de vue symbolique, on compte sur eux pour supporter la transmission chrétienne. La cohérence de leur témoignage et de leurs valeurs fait partie des critères de choix des parents. » Ainsi le parrain et la marraine se font les témoins privilégiés de la vie familiale : l’enfant va leur confier l’envers de son décor, ses questionnements, ses difficultés… « Ni super tonton, ni papa de substitution, confie Frédéric, c’est pourtant bien un lien familial qui m’unit à mes filleuls. J’aime cette notion de parenté spirituelle qui nous lie. »
Le pape François enseigne que « c’est la foi de Marie, notre mère, la foi de saint Joseph, la foi des Apôtres et des martyrs, qui est arrivée jusqu’à nous, à travers le baptême, une chaîne de transmission de la foi… Il s’agit de se passer de main en main la lumière de la foi. »
Un lien à entretenir
Au fil des ans, le lien qui unit le filleul à son parrain et sa marraine évolue, mais peut rester. « Mon mari est proche de sa marraine. Elle a été un vrai guide dans sa vie. » témoigne Helen. Celle-ci, Marie-Thérèse, acquiesce : « J’ai vu naître mon dernier filleul et il a 35 ans maintenant. » Avant de poursuivre : « Je l’ai accompagné comme j’ai pu sur son parcours. Je suis heureuse maintenant de participer à ses joies familiales, mais aussi à ses peines. Je suis surtout heureuse de pouvoir prier pour lui, son épouse et ses enfants. »
« Et vous, qui avez accepté d’être le parrain et la marraine de cet enfant, vous devrez aider les parents à exercer leur responsabilité. Êtes-vous disposés à le faire ? » résonne la voix du père Philippe Montier un dimanche ensoleillé dans la cathédrale de Noyon. « Oui nous le sommes. » répondent en choeur le parrain et la marraine.
Le chiffre : 290 282
C’est le nombre de baptême d’enfants en 2012 sur 822 000 naissances en France (hors Mayotte). 270 578 avaient moins de 7 ans.
Publié dans Missio (édition noyonnais) – avril 2015