Pendant toute la durée des congrégations générales et du conclave, les médias n’ont pas cessé de spéculer sur l’avenir de l’Eglise et du successeur de saint Pierre. Qu’en pensaient les jeunes prêtres de notre diocèse ?

Le 13 mars, le père Guillaume Deveaux célébrait la messe lorsque la fumée blanche est apparue place Saint-Pierre à Rome. De la renonciation de Benoit XVI à l’élection de son successeur, il organisait chaque mercredi un temps d’adoration et d’eucharistie afin de rendre grâce pour l’Eglise, pour le pontificat de Benoit XVI, de prier l’Esprit saint pour qu’il éclaire les cardinaux. Cette soirée, si particulière, a resserré les liens dans la paroisse. Quant au père Mathieu Devred, il a vécu cet instant au coeur de la foule du peuple de Rome.

La notion de favori, que les médias ont usée pendant toute la vacance du siège, était étrangère pour nos deux prêtres. Ils attendaient plus un père, « un témoin de la foi » comme le souligne le père Deveaux, ou un berger qui « sache nous bousculer » pour le père Devred, plutôt que tel ou tel cardinal en tête des sondages. Alors, lorsque le cardinal proto-diacre Jean-Louis Tauran a annoncé l’élection du cardinal Jorge Mario Bergoglio, aucun d’eux n’a été surpris. Pour le père Guillaume, « c’est une grâce d’accueillir un pape que l’on ne connaît pas… c’est un don de Dieu« . Une grande joie les a envahis, à l’instar de Van, le séminariste de la paroisse du Pays de Bray.

Le père Mathieu a vécu les premiers pas du Saint-Père dans l’atmosphère romaine. Très vite, le pape François a su conquérir le coeur des Romains et des catholiques. Sa simplicité, son humilité ont touché nos prêtres. Si, une nouvelle fois, les médias cherchent à opposer les styles de Benoit XVI et de François, nos jeunes prêtres y trouvent non pas une rupture mais une continuité. Pour le père Deveaux : « l’humilité, la simplicité ne s’opposent pas à la beauté. Les gestes, que pose François, sont beaux en soi. » Même témoignage pour le père Devred : « Simplicité ne signifie pas médiocrité. »

Ce pape du bout du monde, comme il se définit lui-même, bouscule nos repères d’occidentaux. Le pape François s’exprime, agit comme un Sud-Américain et apporte une certaine fraîcheur. Le message est simple, direct mais essentiel. « Quelle réjouissance!« , s’exclame le père Guillaume, qui observe que le pape s’inscrit dans la tradition de l’Eglise. son enseignement est de mettre le Christ au coeur de nos vies, d’être acteur de notre mission et de parcourir le chemin de sainteté. Le pape François nous pousse à sortir de nos habitudes. Comme l’exprime le père Mathieu, « tout en reconnaissant que nous sommes riches du Christ, il nous appelle à revenir au coeur de la foi, à sortir de nos sacristies et à avoir l’audace de quitter les sentiers battus.« 

Article publié dans la revue EDB n°5 – mai 2013

(c) Claudio Celli