La dévotion aux saintes hosties

Depuis 1533, les paroissiens de Marseille-en-Beauvaisis et ses environs ont une dévotion toute particulière aux saintes hosties. A quelques mètres de l’église, une chapelle y est consacrée. Cet ancien bourg fortifié a même prénommé sa porte à l’ouest : Saintes-Hosties.

Durant les fêtes de Noël 1532, le ciboire en vermeil contenant les saintes hosties est volé.

« A la nouvelle de ce sacrilège attentat, toute la paroisse fut plongée dans la plus grande consternation. (…) Ce qui la rendait inconsolable, c’était l’outrage fait à Jésus-Christ dans la sainte eucharistie » (Abbé Delettre, vicaire général et doyen du chapitre, Histoire du diocèse de Beauvais, tome 3, imprimerie Desjardins, Beauvais, 1843)

Les saintes hosties furent retrouvées le premier janvier 1533 à un endroit du cimetière où la neige n’était pas tombée (c’est là qu’est aujourd’hui érigée la chapelle). Porthais, curé de la paroisse, organisa immédiatement une procession jusqu’au lieu où se trouvaient les hosties en parfait état de conservation.

« La chapelle de Marseille attirait chaque jour de nombreux pèlerins qui venaient chercher dans le sacrement de l’eucharistie l’adoucissement de leurs peines et la guérison de leurs maux, et la bonté divine se plaisait à les affirmer dans leur foi par des faveurs miraculeuses. »

Un aveugle y recouvre la vue. Jacques Sauvage, prêtre à  Crèvecoeur-le-Grand, récupère l’usage de ses membres. Charles de Villiers, évêque de Beauvais, fit constater ses miracles.

Au fil des siècles, la dévotion s’intensifie avec pour temps fort le pèlerinage du 2 janvier 1911, une confrérie des enfants est créée pour l’adoration du saint sacrement, mais en 1914, à l’aube du premier conflit mondial, le pèlerinage disparaît. La chapelle est gravement endommagée lors de la Seconde Guerre mondiale.

Entre 1946 et 1948, les vitraux sont restaurés mais la dévotion aux saintes hosties s’amenuise. Il faudra attendre 1996 pour que ce culte renaisse. La chapelle est entièrement remise en état en 2000. Le père Geoffroy de Lestrange a pour objectif d’en faire un lieu d’adoration perpétuelle. Tous les jours, les laudes, vêpres et les complies y sont chantées. La nouvelle paroisse comporte trente-six clochers. L’adoration devient aussi itinérante : le mercredi à Saint-Omer, le jeudi à Marseille, le vendredi à Songeons. Les 1er, 2 et 3 janvier sont des solennités particulières où trois jours de prières, d’adoration sont organisées.

En 2006, la magnifique Mise au tombeau (du XVIème siècle) est restaurée. Cette année, est prévue la publication d’un livret en collaboration avec le Gemob et le père Cyprien Mafutamingi désire, pour le 2 janvier 2014, soit cent ans après son arrêt, renouer avec le pèlerinage aux saintes hosties.

Publié dans EDB n°6 – juin 2013