A Rome, le pape François vient d’autoriser l’ouverture du procès de canonisation des Bienheureuses Carmélites de Compiègne. Ces martyres de la Révolution française ont donné leurs vies pour « que la paix soit rendue à l’Eglise et à l’Etat ». Nous pouvons recevoir cette décision (qui n’équivaut pas encore à la canonisation !) comme un encouragement pressant à prier pour la paix, par l’intercession de celles qui ont, en leur temps, donné leur vie pour cette cause. La paix, ce bien si précieux dont nous redécouvrons l’importance et le coût.
Vouloir la paix, c’est vouloir la dignité pour chaque être humain, surtout pour les plus fragiles de la société. Vouloir la paix, c’est vouloir la justice pour tous. Vouloir la paix, c’est défendre la liberté sans laquelle la dignité de l’action humaine n’est plus honorée.
La guerre en cours en Ukraine ne fait pas disparaître tous ces autres et nombreux conflits armés qui s’appuient sur « la logique diabolique et perverse des armes, la plus éloignée de la volonté de Dieu. » C’est pourquoi « nous implorons de Dieu cette paix que les hommes à eux seuls ne parviennent pas à construire » (pape François). Et humblement, dans le silence du cœur, nous laissons l’Esprit saint nous façonner un cœur pacifique qui serve à construire la paix.
Pâques, source de la paix
Nous connaissons bien cette période d’attente et de silence. Nous la vivons chaque année au jour du Vendredi saint. Jésus est humilié, injustement condamné à être crucifié. Or, par amour pour les hommes et les femmes de notre temps, Jésus accepte encore la mort sur le bois de la croix pour nous sauver.
Au matin de Pâques, Jésus est vainqueur du mal, de la souffrance qui l’accompagne souvent, et de la mort. Il est relevé d’entre les morts. Le Christ est vivant pour nous consoler de nos larmes, de nos peurs, de nos angoisses et nous invite à faire l’extraordinaire expérience de son amour, de sa tendresse, de sa miséricorde.
Au soir de Pâques, lorsque Jésus apparaît aux Apôtres, il prononce cette extraordinaire parole : « La paix soit avec vous! » (évangile selon saint Jean 20,19) ; et dans leurs coeurs, une grande joie va renaître et écraser leurs peurs.
A Pâques, Jésus nous délivre de nos chaînes terrestres pour nous donner accès à une espérance joyeuse. Dans notre liberté, n’ayons pas peur de dire oui au Christ et de le suivre sur cette route nouvelle, où la tendresse et la miséricorde de Dieu habitent et grandissent en nous. A la lumière de Jésus ressuscité, ne craignons pas de choisir la paix et la dignité et de rejeter tout ce qui veut les anéantir.
Publié dans Missio n°35 (éditions Oise Normande et Vexin-Thelle) – avril 2022