Capitale du vert pays d’Auge, la ville est connue notamment pour avoir été le siège épiscopal de l’évêque Pierre Cauchon après la condamnation de sainte Jeanne d’Arc. Mais une famille de saints va complètement bousculer la tranquillité de la ville.
Lorsque l’abbé Sauvage demande en 1838 aux carmélites de Poitiers de fonder un carmel dans cette paisible ville, il ne se doute pas que quelques années plus tard, celui-ci accueillerait « la plus grande sainte des temps modernes » comme la nomme le pape Pie X.
En 1877, Louis Martin s’installe dans la maison dite « des Buissonnets » à Lisieux. La famille a déjà perdu quatre enfants et Zélie, la mère, vient de décéder. La ville n’est pas inconnue pour les Martin. Ils ont l’habitude d’y venir en vacances. Isidore, le frère de Zélie, y réside avec son épouse.
Louis Martin choisit une maison un peu à l’écart de la ville. Thérèse n’a que 4 ans. En juillet 1887, à l’issue d’une messe à la cathédrale, elle perçoit l’appel du Seigneur : sauver des âmes par la prière et le sacrifice. A 15 ans, elle émet le vœu d’entrer elle aussi au carmel comme ses sœurs Pauline et Marie. L’évêque de Lisieux l’y autorise devant la détermination de Thérèse. Le 2 janvier 1889, elle prend l’habit. Dans la nuit du Jeudi saint 1896, Thérèse crache du sang ; elle comprend qu’elle doit subir l’épreuve de la maladie et des ténèbres spirituelles pour rejoindre le Christ. Elle décède, le 30 septembre 1897, à l’âge de 24 ans.
« Je ne meurs pas, je rentre dans la vie éternelle »
De nombreux pèlerins affluent à Lisieux pour se recueillir auprès de la petite Thérèse qui est canonisée le 17 mai 1925. Pourquoi cette popularité ? La spiritualité de la sainte est la petite voie de l’enfance, qu’elle expérimente au jour le jour. Nous pourrions la résumer en trois mots : confiance, amour et miséricorde. Elle est un exemple pour les pèlerins. Ils dont aussi l’expérience de nombreuses grâces reçues par l’intercession de sainte Thérèse. Comme elle l’a promis, elle ne cesse de faire tomber une pluie de pétales de rose à tous ceux qui la prient.
Sur les pas de la famille Martin
De la cathédrale Saint-Pierre, où les Martin assistaient à la messe quotidienne, aux Buissonnets, vous pouvez marcher sur leurs pas de sainteté. Vous y constaterez la simplicité de vies tournées vers Dieu. Face au rayonnement de sœur Thérèse au XXe siècle, l’Eglise de Lisieux construit une basilique qui accueille aujourd’hui les reliques des saints Louis et Zélie Martin. Le carmel, qui face à l’engouement s’est refondé en 1997, a renouvelé l’espace dédié aux pèlerins notamment avec la chapelle de la Miséricorde – décorée sobrement par la sculptrice Fleur Nabert – où vous pourrez prier près des reliques de Sainte-Thérèse, à l’unisson de ses sœurs carmélites.
Publié dans Peuples du Monde n°483
Pays France
Accès A deux heures de Paris, au cœur de la Normandie, Lisieux est accessible par le train (la gare est en centre-ville proche du Carmel) ou par la route (par le D 579, la D 151 ou la D 519).
Troisième lieu touristique de Normandie Lisieux accueille près d’un million de visiteurs chaque année
Dates de construction de la basilique Les travaux débutèrent en 1929. Le 11 juillet 1937, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pacelli, futur pape Pie XII, bénit la basilique en marge du 11e Congrès eucharistique national.