Faut-il être pessimiste ? L’époque nous y incite. Etait-ce mieux avant ? Rien n’est moins certain, mais cette impression de déclin, dans notre société occidentale, nous bouscule. Nos certitudes se lézardent, la colère gronde, le dialogue – notamment social – est, si ce n’est rompu, en tout cas malmené.
Nous pourrions être tentés de prendre la fuite… Pourtant, une lueur au loin nous retient. Tout n’est pas noir pour celui qui croit. Comme tous les ans, les chrétiens sont invités à se préparer à célébrer la plus grande fête : Pâques.
A Pâques, Dieu nous exprime son amour
Dieu ne nous abandonne jamais. Pourtant, tout au long de l’histoire, les hommes auraient pu user sa patience… mais celle-ci est infinie. Son fils, Jésus, va souffrir sa passion, mourir sur la croix pour sauver tous les hommes des ténèbres. A Pâques, il va vaincre la mort et ressusciter. C’est la promesse d’une vie éternelle. A Pâques, Dieu nous exprime une nouvelle fois son amour et nous invite à faire de même.
Le chrétien est animé de cette foi. Nous ne pouvons pas baisser les bras et nous dire que tout est fini, sans solution. La communauté Sant’Egidio a cette formule : « Si tu veux la paix, aime les pauvres ! » Même si nous ne sommes pas à la hauteur du Christ, reprenons le chemin du dialogue qui apaise, de l’attention portée aux plus petits, à taire nos égoïsmes, notre individualisme parce que le bien du plus grand nombre, le bien commun, vaut mieux pour nous et nos enfants. Comme l’écrit si bien Philippe Le Guillou dans son dernier livre : « Je crois qu’il est toujours temps de mettre ses pas, fût-ce de manière modeste et balbutiante, dans ceux de l’enfant de Bethléem, dans ceux de l’apprenti charpentier de Nazareth… » (La pierre et le vent, Tallandier, 2019).
Avec ce qui nous anime au plus profond de notre être, utilisons la méthode « tikkun olam« , de l’hébreu qui signifie « raccommoder un tissu déchiré« , pour parvenir à la paix et à un dialogue fécond pour un monde plus fraternel. Retissons notre société.
Editorial du Missio n°23 – avril 2019 (éditions Clermontois et Vexin-Thelle)