Un quart d’une génération ne maîtrise pas ou peu l’écrit. Or, un enfant qui a du plaisir à lire ne connaît pas l’échec scolaire. Ce plaisir de la lecture a une influence importante dans la vie des jeunes et peut être partagé en famille.
Daniel Pennac, auteur bien connu des élèves, a écrit : « Le temps de lire, comme le temps d’aimer, dilate le temps de vivre ». Les parents ou grands-parents qui prennent le temps de partager un moment de lecture ne le contredisent pas. « Mes enfants ne peuvent pas s’endormir si je ne leur raconte pas une histoire. », raconte Helen, maman de trois enfants. « C’est aussi un moment calme et tendre que je passe avec eux. »
Un moment de partage
Delphine Tomala est conteuse. Elle intervient à la médiathèque Lucien Charton de Liancourt. Elle a choisi ce métier « pour le partage, faire découvrir le plaisir de lire ». Pour elle, « l’heure du conte » permet d’ « offrir un autre monde aux enfants, de se rencontrer ». Son atelier est gratuit et ouvert à tous : « Sur un mercredi, nous pouvons réunir trente enfants et huit adultes ! » Delphine est vigilante à accueillir tout le monde, même les plus petits.
En effet, chaque premier mercredi du mois, elle a un atelier, « Les bébés lecteurs », qui réunit les enfants de 0 à 3 ans autour d’une histoire. « Notre nourrice emmène les enfants à ces ateliers… Cette activité est appréciée des enfants qui voient d’autres visages, entendent d’autres voix, s’ouvrent à d’autres univers », raconte Helen.
Un moment pour grandir
La bibliothécaire de la médiathèque explique que le livre apporte le goût de l’imaginaire, du vocabulaire, une meilleure connaissance de soi et de sa place dans le monde notamment par l’acquisition de la culture, dès le plus jeune âge.
Elle poursuit : « Il est important de raconter une histoire à ses enfants dès la naissance, l’enfant réagit à la voix, c’est une ambiance qui apaise et le livre devient un objet familier. Les parents reçoivent alors aussi un beau cadeau. » Ce que confirme Helen : « Pour notre premier enfant, mon mari donnait le biberon la nuit. Pour se maintenir éveiller mais aussi pour partager avec son enfant, il lisait à voix haute ses lectures du moment. Notre fille était attentive et, souvent, la lecture se poursuivait après le biberon. Aujourd’hui, notre fille ne peut pas se passer de livres et réclame régulièrement des histoires à son père en dehors du rituel du coucher. » L’important est le plaisir que l’on a d’être ensemble autour d’un livre.
Publié dans Missio n°11 (édition Clermontois) – février 2016