Henri d’Orléans, un prince du Clermontois

En 2022, nous célébrons le bicentenaire de la naissance d’un prince qui a aimé l’Oise. Héritier des comtes de Clermont, et de leur demeure, le château de Chantilly, Henri d’Orléans (1822-1897) nous laisse un legs bien vivant et d’une grande richesse artistique.

Cinquième fils du roi Louis-Philippe et de Marie-Amélie de Bourbon des Deux-Siciles, Henri d’Orléans est né le 16 janvier 1822. Il y a 200 ans ! Il n’a que huit ans lorsque son père monte sur le trône de France et que lui-même hérite d’une immense fortune.

Ancien élève du collège Henri IV, il s’engage dans l’armée à partir de 1837. En 1841, il est affecté en Algérie. Là-bas, il se distingue par la prise de la smalah d’Abd-el-Kader, le 16 mai 1843. L’année suivante, il épouse Marie-Caroline de Bourbon-Siciles. En 1847, il devient gouverneur de l’Algérie et reçoit la reddition d’Abd-el-Kader.

La révolution de 1848 le pousse à l’exil pendant vingt et un ans.

Historien et collectionneur

Pendant ces années en Angleterre, le duc d’Aumale ne va pas rester oisif. Au contraire, comme le souligne, Raymond Cazelles, Henri d’Orléans « a le goût de la lecture. » Il fait venir de Chantilly les ouvrage les plus précieux pour les protéger. Il fait aussi le bonheur des librairies anglaises en enrichissant sa collection de « beaux papiers ». A la suite de l’Ecole des Chartes, de la Société d’histoire de France, le duc d’Aumale s’intéresse aux sources manuscrites et n’hésite pas à solliciter différents historiens ou archivistes pour alimenter ses productions. Ainsi, héritier des princes de Condé, derniers comtes de Clermont, il va écrire leur histoire.

A la même période, il transforme sa demeure en musée. Passionné de peinture, il va rassembler la plus grande collection de peintures de France après celle du Louvre. Grand admirateur de Poussin, de Raphaël, il va acquérir des oeuvres majeures comme la Joconde nue de Léonard de Vinci ou les Riches heures du duc de Berry.

L’Oise au coeur

Après la chute de l’Empire, Henri d’Orléans rentre en France et va s’occuper de sa demeure à Chantilly. Le 8 octobre 1871, il est élu conseiller général de Clermont. Quelques jours plus tard, ses collègues l’élisent à la présidence du conseil général. Pendant près de quinze ans, les Clermontois l’éliront soit comme conseiller, soit comme député (1871 à 1876). Avant de partir de nouveau en exil (1886-1889), il lègue sa demeure de Chantilly et ses collections à l’Institut de France. A son retour, il effectuera d’autres travaux d’historien, comme en atteste sa demande, en 1895, à l’abbé Meister, de consulter les archives de la paroisse de Pont-Sainte-Maxence. Le 7 mai 1897, il décède en Italie.

Publié dans Missio (édition Clermontois) n°37 – septembre 2022