Au service du bien commun

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Pandémie, Ukraine, les derniers graves événements nous démontrent que nous ne pouvons pas vivre replier sur nous-mêmes. Reconnaissons que nous avons besoin des uns et des autres. Que la violence – sous toutes ses formes – ne résout rien !

Régulièrement, nous sommes appelés à choisir en toute liberté nos représentants et déterminer, selon les majorités issues de notre participation aux élections, les grandes orientations politiques de nos institutions. Cela est normal et sain dans une démocratie comme la nôtre. Dans sa lettre L’espérance ne déçoit pas, les évêques de France ont souligné : « Il ne s’agit donc pas d’attendre trop des pouvoirs publics, ni pour les politiques de surenchérir dans les promesses ; les citoyens ne peuvent pas se défausser sur l’Etat ou les collectivités territoriales des responsabilités qui leur reviennent en propre. » Et la première des responsabilités est le vote. Robert Schuman déclarait que « s’abstenir, c’est déserter ». Si aucune offre politique ne convient, il faut pouvoir le dire et les politiques doivent pouvoir reconnaître le vote blanc comme l’expression de l’attente d’une autre offre politique.

Des hommes de bonne volonté

S’il faut des citoyens, il faut des hommes et des femmes qui osent s’engager pour le bien de tous et au service d’autrui. Le pape François donne régulièrement deux modèles de sainteté politique : le français Robert Schuman et l’italien Giorgio La Pira. Ces deux hommes ont consacré toute leur vie à l’engagement en politique. Ils ont cherché à bâtir une société au service des plus démunis, des humbles, de la paix. Mario Primicerio, successeur de Giorgo La Pira à la mairie de Florence, avait reçu comme conseil : « Ne prononçons pas la phrase idiote selon laquelle la politique est une affaire sale, c’est un engagement pour l’humanité et la sainteté. » D’ailleurs, Giorgo La Pira aimait décrire le rôle de maire comme « trouver les moyens pour faire que les citoyens s’entraident et s’aiment réciproquement« .

Pas les uns sans les autres

Le politologue Raymond Aron affirmait : « Il n’y aura jamais de repos sur la Terre pour les hommes de bonne volonté. » L’actualité le démontre malheureusement. La crise épidémique, la guerre aux portes de l’Europe nous angoissent. De quoi sera fait demain ? Nul ne le sait à ce stade, mais cela dépend aussi de nous, de notre choix d’assumer nos propres responsabilités : soit d’élus, soit de citoyens.

Se mettre au service du bien commun, c’est acter le respect inconditionnel de toute vie humaine, de prendre comme boussole, pour notre société, la fraternité et de promouvoir la liberté. Giorgo La Pira le scandait : « Les frontières des peuples sont transformées de murs en ponts qui s’unissent« . Si nous voulons la paix, si nous voulons vivre dans l’harmonie sociale, reconnaissons que le bruit des armes et du repli sur soi n’amène pas à un épanouissement. Cela ne veut pas dire nier notre culture ou notre identité, mais prendre conscience de ce qui édifie l’homme. A savoir repenser la gratuité, le sens du service ou encore la place du spirituel dans nos vies.

A hauteur d’homme

Il est encore temps de nous ressaisir pour bâtir un monde plus serein, plus fraternel, plein d’espérance pour nos enfants. Un monde où la politique ne serait pas une question de pouvoir, mais de service, d’engagement, de vocation. Un monde où l’homme serait la mesure de l’homme.

Publié dans Missio n°35 – avril 2022