La mise au tombeau

« Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul neuf, et il le déposa dans le tombeau qu’il venait de se faire tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. Cependant, Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises en face du tombeau » Evangile selon saint Mathieu (27-59-61) photo par l’abbé Mathieu Devred

Dans une chapelle de l’église de Clermont ou dans celle d’Agnetz, nous distinguons une statuaire grandeur nature de la mise au tombeau du Christ. Avançons-nous pour en découvrir le sens.

Que signifie la représentation de la mise au tombeau ?

La passion du Christ connaissait un véritable culte au Moyen-Âge. La famine, la guerre, les épidémies étaient répandues au XV-XVIème siècle. Ainsi, la représentation de la mise au tombeau va connaître un essor. Elle symbolise le martyr et la mort. Mais nous savons parce que le Christ l’a plusieurs fois répété, la mort n’est qu’un passage. Le Christ va battre la mort. La mise au tombeau est une espérance : celle de la vierge Marie dans le salut du monde par la résurrection du Christ. D’ailleurs, dans la chapelle de Clermont, au-dessus des femmes, de la Vierge-Marie et de saint Jean, la Résurrection est représentée comme aboutissement de la mise au tombeau.

Huit personnages selon la tradition

  • Le Christ mort dans son linceul Puis
  • Joseph d’Arimathie porte la tête de Jésus. A Pilate, il demande le corps de Jésus pour l’ensevelir. Comme on le lit dans l’évangile de Matthieu, Joseph enveloppe Jésus dans son linceul.
  • Nicodème porte les pieds. Il apparaît trois fois dans les Evangiles, dont la dernière pour défendre Jésus devant le Sanhédrin. Il est souvent représenté avec un marteau et des tenailles, car il aurait retiré les clous de la croix. Saint Jean nous dit qu’il amène un mélange de myrrhe et d’aloès « pesant environ cent livres ».
  • Au centre, en arrière-plan, deux personnages se soutiennent : saint Jean et la Vierge Marie. Cela nous rappelle la phrase de Jésus : Jésus voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton Fils. » Puis, il dit au disciple : « Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. » (Jn 19, 26-27) Au pied de la croix, Marie contemplait son Fils, ses blessures. Saint Ambroise de Milan nous dit qu’elle attendait non la mort de son Fils, mais le salut du monde. Pour le pape Léon XIII, le Christ en désignant saint Jean comme le fils de Marie, il lui confie en réalité le genre humain et en particulier son Eglise. Ainsi, nous trouverons toujours en Marie une mère aimante, qui console. Avec elle, nous attendons le salut.
  • Marie-Madeleine assiste à tous les derniers instants du Christ. Elle sera aussi la première à constater la résurrection du Christ au matin de Pâques.
  • Deux femmes. Elles portent ce qui est nécessaire à l’embaumement. Saint Marc nous précise qui sont ces femmes : Salomé « la mère des fils de Zébédée » donc de Jacques le Mineur et Joseph. L’autre femme, Marie Cléophas, est la mère de saint Jacques le Majeur et de saint Jean. Dans la statuaire de Clermont ici représentée, Marie Cléophas est la seul de ces deux femmes présentes.

Publié dans Missio n°31 (édition Clermontois), mars 2021