« Je ne suis pas catholique, mais mon enfant est au caté »

Entre le sport et la musique, la danse et les arts plastiques, de nombreuses familles non pratiquantes, voire non croyantes, décident d’inscrire leurs enfants au catéchisme.

Selon les derniers chiffres de la Conférence des évêques de France, 16% des enfants de 8 à 11 ans sont inscrits au catéchisme. Ce dernier reste pour beaucoup une valeur sûre de l’éducation. Benoît est le père de quatre enfants. Il n’hésite pas à affirmer : « Je ne crois plus en Dieu. » Pourtant, deux de ses enfants sont catéchisés. « Je veux leur transmettre des valeurs comme ne pas voler, ne pas mentir, ne pas tuer, respecter son prochain… Ce que j’ai eu de mon éducation chrétienne », explique-t-il

Il choisira lui-même sa religion

Benoît désire aussi, « dans notre société où tout se vaut, que mes enfants puissent avoir des bases solides de connaissances de la religion. Je ne voudrais pas qu’ils puissent un jour être endoctrinés par des gens malveillants. » Dans son dernier éditorial, l’évêque d’Ajaccio, Mgr Olivier de Germay, rejoint les propos de Benoît : « On sait bien qu’un enfant n’a pas la même capacité à faire des choix à 5 ans et à 15 ans. Il ne viendrait pas non plus à l’esprit de dire « je ne vais pas imposer à mon enfant d’aller à l’école » parce qu’on sait bien qu’il n’a pas la maturité suffisante pour faire ce choix. De même, qui pourrait dire : « Je ne vais pas transmettre mes valeurs à mon enfant, je préfère qu’il choisisse les siennes » ? Eduquer consiste à ouvrir un chemin, à orienter l’enfant vers ce que l’on pense être bon pour lui. » Il en va de même pour la transmission de la foi. L’évêque poursuit : « L’éducation chrétienne ne consiste donc pas à faire en sorte que l’enfant ait « fait ses communions » – comme s’il s’agissait de diplômes – mais de susciter, encourager et soutenir une relation personnelle avec le Christ qui va donner un sens à sa vie et lui permettre de s’épanouir. »

Quand Dieu nous rejoint


Nous partons de leur vie où le Christ est présent, par de toutes petites choses. Nous accompagnons chacun de ces enfants à vivre une expérience : celle d’une rencontre


Ilyanna, 10 ans, « va au caté pour apprendre la vie de Jésus. » Comme Thomas, scolarisé dans le privé où il a suivi le catéchisme. Ses parents ont été étonnés de le voir prier et chanter pendant la messe de fin d’année. Thomas reconnaît régulièrement prier seul le soir à la maison alors même que Dieu est absent de la vie de famille. Sa mère confie « avoir inscrit Thomas dans cette institution pour l’encadrement, le suivi et la qualité de l’enseignement. » Ils n’avaient pas prévu que Jésus viendrait toucher le coeur de Thomas. L’adjointe en pastorale raconte : « Nous partons de leur vie où le Christ est présent, par de toutes petites choses. Nous accompagnons chacun de ces enfants à vivre une expérience : celle d’une rencontre. »

Parfois, ce sont aussi les parents que Jésus vient rencontrer. Pascale a grandi sans éducation religieuse. Pourtant, elle demande le baptême pour ses enfants et inscrit même son aîné au catéchisme pour qu’il puisse faire « sa communion ». Puis, la question de la foi l’interroge. Un dialogue inattendu se noue entre elle et Dieu. Elle rejoint un parcours d’initiation chrétienne, demande le baptême pour elle-même et fait sa « communion » en même temps que son fils. « J’apprends en même temps que mes enfants. J’ai l’impression de remplir un vide », résume-t-elle. Elle fait l’expérience d’une rencontre personnelle avec le Christ.

Publié dans Missio (édition Vexin-Thelle) n°21 – septembre 2018