Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer

Des hommes et des femmes fuient la guerre, la faim et viennent se réfugier dans nos villes. Loin de l’image des médias, ces personnes que nous connaissons, que nous accompagnons, enrichissent nos communautés par leurs présences.

 » Dans ce corps de l’Eglise que nous formons, certains sont plus éprouvés et plus souffrants que d’autres et nous sommes responsables de nous soutenir les uns les autres « , exprimait régulièrement le père Serge Maroun. Il était prêtre, responsable diocésain de la pastorale des migrants mais, surtout, il savait, lui qui avait dû fuir un Liban en guerre, ce que peuvent vivre ces réfugiés.

Dans ce secteur du Clermontois, nous connaissons la réalité de la migration. Vous en connaissez autour de vous ! Comme Guillaume, ingénieur, originaire de Liancourt et qui vit à Londres, où il a fondé une famille… Si nos enfants partent à l’étranger, d’autres emménagent dans nos communes. Comme, par exemple, à Clermont cette belle communauté arménienne qui a su s’intégrer il y a plusieurs dizaines d’années et donne des médecins, un prêtre, des artistes… à notre cité.

Et maintenant ?

Pourtant, nous sommes interpellés par l’arrivée d’autres réfugiés. A Clermont, des Syriens se sont installés. Une association  » Bienvenue aux réfugiés dans le Clermontois  » est née, forte d’une quarantaine de membres, pour accueillir, suivre ces familles dans notre secteur. «  Nous sommes des citoyens ordinaires. Des gens de bonne volonté qui ont décidé de se regrouper pour agir. Cette entité nous aide à mener à bien notre objectif : gérer l’accueil et l’accompagnement des réfugiés qui nous seront confiés par le ministère de l’Intérieur « , résume, dans un article du Parisien du 19 mai 2016, son président Thierry Schmitt. Ainsi, l’association soutien une famille syrienne, organise des soirées de découvertes culinaires, des coutumes, de la culture syrienne pour ceux qui veulent apprendre à connaître cette région du monde. Que ce soit les Syriens de Clermont, les Irakiens hébergés dans le Creillois ou le Compiégnois, ils ont pour point commun d’avoir tout perdu : maison et travail.

Chaque famille qui arrive ne pense qu’à retourner dans son pays. Même si au fil des ans, cet espoir s’amoindrit. Il est de notre devoir de les inviter dans nos communautés notamment chrétiennes, de les intégrer. «  Permettez-leur donc, au moins par vos oeuvres, d’être des disciples« , soulignait le père Serge. Ils oeuvrent tant pour nos villes. C’est d’ailleurs une perte pour leur pays. Sachons donc ouvrir les portes de nos paroisses et de nos cités comme si c’était le Christ qui venait nous visiter. «  A la lumière des processus en cours, les mois qui viennent offrent une possibilité unique de soutenir les actions concrètes que j’ai décrites en utilisant quatre verbes « , écrit le pape François dans son message pour la 104e Journée mondiale des migrants et des réfugiés. Les quatre verbes ? Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer.

Publié dans Missio (édition Clermontois) n°18 – décembre 2017