Noyonnais de coeur, le cardinal Lecot, figure de l’Eglise de France du XIXe siècle, a été pendant dix-sept ans prêtre à Noyon. Il y laisse le souvenir d’un vicaire estimé de tous, d’un esprit brillant dont l’oeuvre perdure encore.

« L’heureuse nouvelle est maintenant un fait accompli : l’abbé Lecot, curé de Saint-Antoine de Compiègne, est désigné par décret du président de la République, en date du 2 mars, pour le siège épiscopal de Dijon, peut-on lire dans le bulletin religieux du 6 mars 1886 ; pareil honneur n’avait plus été fait à l’Eglise de Beauvais.« 

Monseigneur Victor-Lucien-Sulpice Lecot est né le 8 janvier 1831, à Montescourt-Lizerolles, près de Soissons. Cependant, il grandit à Noyon. Tout jeune, il intègre le petit séminaire de la ville. Il y est considéré comme l’un des meilleurs élèves. Il poursuit ses études au séminaire de Beauvais et est ordonné prêtre en juin 1855. Aussitôt de retour à Noyon, il est professeur au petit séminaire. En 1858, Monseigneur Gignoux le nomme vicaire de la paroisse de Noyon où il est très apprécié, notamment comme chapelain de Tarlefesse.

L’abbé Lecot fonde la Foi Picarde, le bulletin religieux ancêtre de la revue Echo, dont le premier numéro paraît le 30 septembre 1865. Le journal est diffusé sur les trois diocèses picards : Amiens, Beauvais et Soissons. Dans son premier éditorial, l’abbé Lecot explique le titre par cette phrase : « On reconnaîtra toujours, à ce double nm, sa double origine, la religion et la patrie : la religion qui inspire et la patrie qui implore. » La Foi Picarde répond à la nécessité d’avoir une tribune pour le clergé dans un siècle où « la passion d’écrire est devenue une de ces passions publiques« .

En 1872, Monseigneur Gignoux lui confie la charge de curé de la paroisse Saint-Antoine de Compiègne. Son esprit brillant le pousse à devenir président de la Société Archéologique de Compiègne. Il est consacré évêque le 11 juillet 1886. En 1890, il est transféré à Bordeaux comme archevêque. Il est créé cardinal par Sa Sainteté le pape Léon XIII le 12 juin 1893 et meurt le 19 décembre 1908 à Chambéry.

Publié dans Missio n°13 – septembre 2016 (édition Noyonnais)