Quand l’homme devient la mesure de l’homme

Dans son encyclique, Laudato Si, le pape François insiste sur la nécessité de préserver le travail qui « suppose une conception d’une relation que l’être humain peut ou doit établir avec son semblable ». Comment peut-on alors, dans cette relation, avoir un management chrétien ? Des responsables managers nous disent combien la foi est importante, dans leur travail, au quotidien.

« Je me sens profondément brayon« , affirme Jean-Michel, originaire de Lachapelle-aux-Pots et responsable administratif et financier dans une agence du ministère de la Santé. Une agence, selon lui, « petite par la taille – nous ne sommes que trente – mais grande par ses missions. Nous organisons, pour le compte de l’Etat, la réponse aux urgences sanitaires. » Jean-Michel est un jeune professionnel heureux : « J’ai la chance de travailler pour des missions conformes à ma foi. »

Vivre en cohérence

Georges-Henri, responsable qualité sécurité chez Imerys TC à Saint-Germer-de-Fly, se sent en phase avec sa foi. « Depuis quelques années, je commence ma journée par prier. Je demande son aide pour prendre les bonnes décisions, d’être capable de prendre le temps nécessaire pour écouter, pour répondre ou conseiller un collègue et les personnes que je manage, explique-t-il. Ces temps de prières, d’intentions me permet de ne pas oublier que je suis chrétien dans mon travail. » Jean-Michel a un discours assez proche : « Travaillant dans un service de l’Etat, je mets un point d’honneur à respecter la laïcité qui est de rigueur. Mais le respect de la laïcité n’ordonne pas de cacher sa religion, encore moins de gommer son influence sur le comportement au travail. » Etre chrétien en entreprise, c’est aussi être inspiré par l’Evangile, de placer l’homme au coeur des préoccupations, d’oser l’entraide et le service de son prochain, d’être audacieux et courageux. C’est de donner du sens au travail.

Etre un témoin

François Michelin aimait répéter que la foi est une boussole pour la vie. Comme l’indiquer Jean-Michel : « chaque matin, je dois transmettre à l’équipe l’envie de travailler. Je ne connais qu’une seule joie capable de dépasser les tracas d’un quotidien parfois lourd, la joie qui nous vient du Christ. Même sans le citer, mes collègues savent quel est mon moteur. » Nous avons besoin – dans le temps qui est le nôtre – d’espérance, d’unité, d’un sens profond donné à nos vies. « Je souhaite inculquer à mon équipe le respect. Cela me concerne également car je me dois d’être exemplaire« , confie Georges-Henri. Comme le souligne Laurent Bataille, président des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), le Christ nous appelle en fidélité à notre vocation personnelle.

Publié dans Missio n°9 – septembre 2015 (édition Oise Normande)