Chrétiens d’Orient, le prix de la foi (2)

Le 15 août dernier, à midi, les cloches de nos églises ont sonné pour les chrétiens d’Orient. Dans notre secteur missionnaire du Pays de France, plusieurs communautés chrétiennes d’Orient vivent auprès de nous.

A Chantilly, vous avez sans doute croisé Erik, gérant du G20 avenue Marie-Amélie. «Je suis né à Meer, un village chaldéen au sud-est de la Turquie», nous confie-t-il. Son cousin Tomas est né en Allemagne. Ils ont 27 ans. Leurs parents ont fui la Turquie dans les années 80. Ils ne restent plus personne dans ces villages. Ils ont abandonné leurs terres pour différentes raisons politiques. Une grande majorité d’entre eux est installée en France. La famille d’Irène aussi a fui l’Ukraine pour des raisons politiques «Mes parents sont venus en France pendant les années 30, fuyant le régime soviétique, qui ne leur permettait pas de vivre leur foi». Irène est née en France, «déclarée apatride d’origine ukrainienne». Elle a 74 ans.

Quand l’histoire se répète

Cette année, les Assyro-Chaldéens commémorent le génocide de 1915. «Si cela est moins connu que celui des Arméniens, notre communauté a été aussi massacrée en 1915», affirme Tomas. «Nous avons l’impression que l’histoire se répète. Aujourd’hui, les Chaldéens sont en grande difficulté en Orient. En 1915, nous étions en pleine guerre mondiale. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Pourquoi tant d’indifférence ? »

Pourtant, ils sont soutenus par les églises locales. «A Gonesse, où je vis, le prêtre nous permet d’utiliser son église», reconnaît-il. Irène nous indique «fréquenter l’église de sa paroisse les dimanches». Chaldéens, Ukraniens (greco-catholique), romains en France, ils sont tous catholiques.

Renforcement de la foi

«Les Chaldéens de Lamorlaye, et du nord de Paris pratiquent à Sarcelles», explique Erik. Tomas précise qu’ils construisent une église à Arnouville (avenue Jean Jaurès). « 90% de la communauté est présente à la messe du dimanche. En semaine, c’est principalement les personnes âgées. » A Senlis, «je fréquente l’église Boris et Hlib (2 rue de Meaux)». Cette église est dédiée aux saints martyrs, oncle d’Anne de Kiev, morts pour la paix en refusant la violence et la guerre. «Nous prions beaucoup pour la paix notamment les jeunes», indique Tomas. Ces communautés sont pour nous un témoignage d’espérance et de foi.

Publié dans Missio n°9 – septembre 2015 (édition Pays de France)